
La douleur, définie par l’International Association for the Study of Pain (IASP) en 2020, est :
« Une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel, ou décrite en termes d’un tel dommage. »
Cette définition met en lumière la nature unique de la douleur, vécue et perçue différemment par chaque personne. Elle ne se limite pas à un simple signal physique : elle englobe aussi les dimensions émotionnelles et psychiques, qui intensifient souvent la perception douloureuse.
Les termes « émotionnel » et « sensoriel » employés par l’IASP traduisent bien la complexité de la douleur :
- L’émotion influence la perception de la douleur.
- La sensation physique concrétise cette douleur au niveau corporel.
En psychomotricité, nous nous intéressons particulièrement à ce lien qui relie le corps au psychisme. Ce lien permet de traduire le ressenti émotionnel en sensations corporelles. Le travail psychomoteur aide ainsi le patient à reconnecter ses sensations et ses émotions, lui redonnant une capacité à sentir et à gérer la douleur.
Lorsque la douleur devient quotidienne, comme dans la fibromyalgie ou les douleurs chroniques :
- Elle affecte non seulement le corps mais aussi le psychisme.
- Les douleurs persistantes épuisent et pèsent sur la personne, générant un grand inconfort.
- Souvent, l’entourage ne comprend pas ces plaintes répétées, ce qui peut isoler davantage le patient.
En psychomotricité, la prise en charge vise à soulager et à travailler plusieurs aspects de ce vécu douloureux. L’objectif est de restaurer un bien-être corporel et mental chez les personnes souffrantes.
Les impacts psychomoteurs de la douleur chronique
Les patients atteints de douleurs chroniques montrent souvent des troubles et des décalages dans leur rapport au corps et à leur environnement. Ces impacts peuvent être divers, parmi lesquels on observe particulièrement les suivants :

- Troubles sensoriels : Beaucoup de patients expriment ne plus ressentir leur corps autrement qu’à travers la douleur, ce qui les pousse souvent à se couper de leurs ressentis corporels. Ce mécanisme de « survie » face à la douleur mène alors à un désinvestissement corporel, c’est-à-dire que la personne va mettre de côté les sensations normales pour ne ressentir que la douleur. Ce désinvestissement, pourtant protecteur à première vue, complique la prise de conscience de soi et la relation avec son propre corps.
- Image corporelle fragilisée : Les patients décrivent leur corps comme fragmenté : ils ne perçoivent plus que les zones douloureuses, ce qui les empêche de se sentir unifiés. Cette perception fragmentée pose des questions de limites corporelles et d’intégrité personnelle, car le corps devient « subi », perçu comme un objet de soins constant. Cette fragmentation du corps impacte l’estime de soi, car la personne perd confiance dans son corps et dans sa capacité à bouger et à répondre à ses besoins.
- Motricité spontanée désinvestie : En raison de la peur de la douleur (algophobie) ou de la peur de la majoration de la douleur par le mouvement (kinésiophobie), les patients tendent à réduire leur activité motrice spontanée. Ce manque de mouvement est en fait un cercle vicieux, car l’absence d’activité limite la circulation sanguine et musculaire, ce qui renforce la douleur à long terme et affaiblit le corps.
- Hypertonie : Souvent, la douleur chronique s’accompagne de tensions musculaires excessives, une hypertonie, qui génère un cercle vicieux (j’ai mal, donc je me crispe, je me crispe, donc j’ai mal). Cette crispation est également en lien avec les émotions non exprimées qui s’ancrent dans le corps sous forme de tension musculaire. Les patients atteints de douleurs chroniques expriment parfois le besoin de garder le contrôle, une difficulté à se détendre et à se relâcher corporellement.
- Troubles spatio-temporels : La douleur chronique, en perturbant l’ancrage dans le moment présent, empêche souvent les patients de vivre pleinement. La douleur devient le rythme autour duquel s’organise la vie quotidienne, chaque activité étant planifiée ou réajustée selon les crises douloureuses.
Objectifs thérapeutiques en psychomotricité
La psychomotricité permet d’apporter des outils spécifiques pour répondre à ces différentes problématiques, en prenant en compte le vécu unique de chaque patient et en cherchant à restaurer l’harmonie corps-esprit. Voici les objectifs principaux en psychomotricité pour les douleurs chroniques et la fibromyalgie :
- Régulation de la sphère tonico-émotionnelle : À travers des exercices de respiration, des techniques de relaxation et le toucher thérapeutique, on cherche à réduire le tonus musculaire excessif. Diminuer le tonus aide à réduire la douleur, tout en offrant un relâchement émotionnel.
- Revalorisation de l’image corporelle : En utilisant des exercices comme le travail devant le miroir, le toucher thérapeutique et l’expression corporelle, l’objectif est de restaurer une perception positive de son corps, de renforcer l’estime de soi et de permettre à la personne de se sentir unifiée.
- Réinvestissement de la motricité spontanée : Des pratiques douces comme le yoga, la gymnastique douce ou les mobilisations passives permettent de réintroduire le mouvement dans la vie du patient. Cela redonne confiance dans les capacités du corps et aide à surmonter la kinésiophobie.
Améliorations globales pour une qualité de vie accrue
La psychomotricité vise aussi à améliorer les relations au corps, aux autres et à l’environnement. Cela comprend :
- Relation au corps : Apprendre à aimer, accepter et gérer son corps, à mieux contrôler ses émotions et ses réactions corporelles.
- Relation aux autres : Oser s’ouvrir à la communication, écouter ses propres ressentis tout en respectant ceux des autres.
- Relation à l’environnement : Se sentir capable d’occuper l’espace, d’ajuster son comportement face aux changements.
En résumé, la psychomotricité offre un accompagnement holistique aux patients souffrant de fibromyalgie et de douleurs chroniques, en redonnant du sens et de la cohérence à leurs perceptions corporelles et à leur rapport au monde. Cet accompagnement leur permet de retrouver une sensation d’unité corporelle, de diminuer la douleur, et de mieux gérer les difficultés émotionnelles liées aux douleurs chroniques.
Séances de groupe hebdomadaires proposées
(10 personnes max)
- YOGA ADAPTÉ / RELAXATION (type sophrologie)
- GROUPE DE PAROLE
- EXPRESSION CORPORELLE
🗓️ Horaire : Tous les vendredis de 17h30 à 18h30
📍 Lieu : Maison des Associations
3 rue Victor Hugo, 59252 Marquette-en-Ostrevant
💶 Tarif : 60 € par mois (sur prescription médicale)
Séances construites par :
Pamela Ramez
Psychomotricienne D.E exerçant en cabinet libéral
📍 Adresse : 16 rue Camille Corot, 59111 Bouchain
Inscriptions :
📞 Par téléphone : 06 13 87 88 80
✉️ Par mail : contact@psychomotricien-bouchain.fr